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 I'm not dead. Let's have dinner.

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Nelkhael
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Nelkhael
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MessageSujet: I'm not dead. Let's have dinner.   I'm not dead. Let's have dinner. Icon_minitimeMar 13 Juin - 12:12




C'était arrivé deux jours plus tôt.

« C’est pas possible cette semaine, je suis à L.A., à Cal’Tech. Désolée … Mais on fera ça quand je reviendrais sur New York ? »

L’appel s’était rapidement coupé, et Nel avait fait une grimace peu engageante en supposant qu’elle avait vexé sa chère et tendre.

Mais bon, oh, elle avait ses propres obligations aussi ! Elle était une femme forte et indépendante ! Ce n’était pas son genre de rester chez elle à attendre impatiemment un appel de sa compagne qui bossait dur, elle, pour ramener de l’argent au foyer ! // Tu t’égares, là, chérie … // Et alors, si elle était malheureuse quand elle n’avait pas de nouvelles ? Et alors, si elle se faisait du soucis à chacune des missions de Karen ? Et alors, si elle pleurnichait pitoyablement sur l’épaule de sa belle-soeur après avoir bu quelques verres ? HEIN ?? ET ALORS ??!

« Heum … Miss Granger ? » fit une voix qui la tira de ses pensées boudeuses.

« Hein ? Oh pardon ! Oui, le tome 15 aussi, s’il vous plaît. »

Vautrée dans un des larges canapés de l’immense bibliothèque de la California Institute of Technologies, Kristin Granger posa le lourd bouquin de physique sur la grande pile de livres trônant juste à côté d’elle, et plongea sur la seconde pile de livres tout juste sortis cette année, que le bibliothécaire - Flynn Carsen, d’après son badge - alimentait au gré des exigences de l’ancienne élève.

Cal’Tech’ était quasiment déserte, à l’exception des quelques rares élèves en retard sur leurs Final Papers qui arpentaient les couloirs de l’université et la bibliothèque comme des zombies en quête désespérée d’une raison de vivre.

Retirant ses lunettes, la jeune femme regarda passer l’un d’entre eux - visiblement en sérieux manque de sommeil et ne s’étant pas lavé depuis plusieurs jours - avec un sourire tendre et nostalgique. Elle aussi avait été à leur place, il fut un temps …

Enfin, pas vraiment, elle avait toujours été au dessus des autres sur ce plan-là, et elle avait toujours tout fait au dernier moment, en une seule nuit. Mais la comparaison tenait !

Les vacances scolaires venaient de commencer, et les couloirs de l’université était de nouveau librement ouverts aux personnes étrangères à l’établissement. Pas qu’elle ait particulièrement besoin d’autorisation pour s’y rendre ; en tant qu’ancienne élève, elle gardait un accès privilégié à vie aux ressources de l’université.

Comme chaque année, elle y passait une semaine complète, arrivant à l’heure d’ouverture tôt le matin, et repartant vers 20 heures en même temps que le bibliothécaire. Ses parents - enfin, sa mère et son beau-père - vivaient à vingt minutes en voiture, à Los Angeles. Elle profitait généralement de cette période de l’année pour leur rendre visite et dormir chez eux.
Son frère Gabriel et sa femme Marcela avaient leur restaurant - quatre étoiles ! - à moins d’une heure de route, à Tustin. Il leur arrivait d’aller manger chez eux, en famille … Mais Nel n’avait pas eu l’occasion de le faire depuis le début de la semaine. Elle ne l’avait d’ailleurs même pas prévenu qu’elle était de retour ! Il allait lui passer un sacré savon lorsqu’il allait l’apprendre.

« Excusez-moi, Miss Granger, mais … c’est l’heure … » fit la voix du bibliothécaire, la sortant une nouvelle fois de ses pensées. Décidément, elle n’était pas concentrée aujourd’hui !

« Oh, oui, merci Flynn. »

Elle prit ses affaires et suivit l’homme qui chassait quelques étudiants.

« Je vous en prie ! J’ai pas terminé ! Vous pouvez pas me faire ça !! » suppliait une jeune fille, les larmes aux yeux, les cheveux particulièrement décoiffés et probablement pas très propres, et deux livres énormes entre les bras.

« J’ai dis : on ferme ! C’est le même horaire pour tout le monde, Cassandra, et vous le savez très bien. Enlevez vos mains ou je referme la porte sur vos doigts !! »

« Pitié ! »

Kristin sourit doucement, cala son sac sur une épaule, et prit la jeune fille par le bras dans un geste rassurant.

« Allons, allons, ça va aller. C’est pour quand votre deadline ? »

Les lèvres de la jeune fille tremblèrent alors que Flynn fermait la porte de la bibliothèque à double tours, et des larmes s’échappèrent de ses yeux bouffis par le manque de sommeil : « D-demain … »

« Bon, alors vous avez encore du temps. Ecoutez, votre cerveau est épuisé, vous n’avez visiblement pas dormi, mangé ou pris une douche depuis plusieurs jours. Vous n’arriverez à rien maintenant, même si vous restez plus longtemps. Pour être sûre de finir à temps, rentrez chez vous, mangez un bon repas, prenez une bonne douche bien chaude, puis dormez au moins six heures. Ca ira mieux demain matin, et vos idées seront plus claires. »

La jeune fille fondit en larmes dans ses bras, et Kristin dû se retenir d’éclater de rire devant la grimace exaspérée de Flynn.
Lorsque l’étudiante fut enfin partie, et que les deux adultes se retrouvèrent seuls sur le trottoir devant les portes fermées de l’accueil de l’université, Flynn gronda : « C’est le même cinéma à chaque trimestre, depuis trois ans ! Et le pire, c’est qu’elle finit toujours major de promotion ! »

Elle éclata de rire, puis salua l’homme d’un signe de main : « À demain, Flynn, rentrez bien. »

Inspirant l’air chaud de l’été californien, elle se mit en marche. Elle avait passé la journée assise sur un canapé, elle pouvait bien marcher une heure pour rentrer chez ses parents …

Mais avant qu’elle n’ait fait dix pas, une magnifique voiture noire s’arrêta à sa hauteur, et la fenêtre du conducteur s’abaissa lentement.
Ouvrant la bouche, Kristin s’apprêtait à envoyer bouler le dragueur poussif avec une remarque bien placée, quand une voix douce s’éleva au dessus du bruit du moteur de la voiture : « Hey Sweet Cheeks … »

Sursautant, Nelkhael sortit de son personnage de jeune femme d’affaires et fixa la conductrice, un large sourire s’étirant petit à petit sur ses lèvres.

« Mais- … Tu- … T’étais censée bosser ! Qu’est-ce que tu fais là ?! »

La portière s’ouvrit, et Karen, cheveux noirs au vent, petite robe bordeau assez courte et serrée, escarpins noirs et maquillage impeccable, sortit de la voiture.

« Waouh … Sacrée mission que t'as eu là- »

Des bras passèrent autour de sa taille, et Nel fondit comme un marshmalow lorsque Karen posa ses lèvres sur les siennes. Répondant au baiser avec douceur, la hackeuse se colla à sa compagne, sa surprise oubliée alors qu'un sourire se formait tout seul sur ses lèvres.

Lorsqu’elles se séparèrent, son sourire un peu idiot ne la quitta pas. « Salut toi … » fit-elle doucement, ces moments de tendresse encore trop nouveaux pour qu’elle y soit habituée. « Bien que je sois trèèès contente de te voir, tu devais pas bosser à l’autre bout du pays ? »

« Hmm j’ai fini plus tôt. Je t’ai manqué ? »

« Ma fierté et mon égo m’interdisent de répondre à cette question, » répondit la hackeuse du tac-au-tac. « Mais entre nous, oui. Mais ne le répète pas, ma fierté et mon égo risqueraient de s’offusquer. »

Elles échangèrent un sourire amusé complice qui ne manqua pas d’affaiblir plus encore les petites jambes de la hackeuse, qui ajusta ses bras autour du cou de Karen.

« Et donc, cette charmante tenue, c’est en quel honneur ? Pas que je me plaigne, bien au contraire ! »

« Je t'emmène dîner. »

« Quoi, ce soir ? M-Mais j’ai carrément pas la tenue pour ! Regarde, mon t-shirt a même des traces de mascara de … Ca vient d’où, ça ? Oh, ça doit être la gamine qui m’a chialé dans les bras. »

Avec un regard intrigué et se demandant probablement quelle journée Nel avait bien pu avoir, Karen fit un geste de la tête vers la voiture dont le moteur tournait toujours, lui faisant comprendre qu’elle avait prévu le coup.

Nel hésita un instant, puis pensa : // Oh, fuck it! // et dit : « Okay, donne-moi quelques minutes. »

Plus tard, une fois changée en une tenue plus appropriée à un rendez-vous galant, sa perruque et ses lentilles de contact retirées, et son maquillage arrangé, Nelkhael était assise dans le siège en cuir particulièrement confortable de la voiture de Karen.

// Est-ce que c’est seulement sa voiture ? J’espère qu’elle ne l’a pas chourré au squelette qui parle ; ‘manquerait plus qu’il interrompe notre soirée en voulant la récupérer. //

Les deux jeunes femmes échangèrent avec légèreté et humour, avant que Nel ne demande finalement : « Et donc, où m’emmennes-tu ? »

« Surprise ! »
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Karen Losiri
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MessageSujet: Re: I'm not dead. Let's have dinner.   I'm not dead. Let's have dinner. Icon_minitimeMar 13 Mar - 15:46



Afrique du Sud

- Envie, rouillé, dix sept, aube, fournaise, neuf, bénigne, retour au foyer, un, wagon de marchandise.

Criant, Karen se réveilla soudainement, arme sortie, prête à en découdre. Sentant une main sur son épaule, elle se retourna, doigt sur la gâchette, pour tomber sur le visage amical de la belle Batwoman. Peau blanche, cheveux rouges, l’héroïne se contenta de lui offrir un sourire charmeur, le temps que l'albinos se calme. Soupirant, elle rangea son arme dans son holster, posant une main sur son front, essuyant sa sueur, attendant que son tremblement passe. Ces derniers temps, elle revivait son pire cauchemar, un agent d'Hydra lui faisant écouter ces terribles mots. Pour un être lambda, cela n'avait aucun sens, à part peut être un langage crypté. Dans son cas, cette combinaison précise suffisait à la faire retomber sous l'emprise de ses créateurs. Elle avait eu un implant qu'elle avait caché aux autres, une création de Dr Doom. Cela créait un choc suffisamment important pour l'empêcher d'agir...pouvant même la tuer. A l'époque, elle avait trouvée cela approprié, la mort plutôt que l'esclavage. Aujourd'hui, elle avait plus que jamais envie de vivre, si cela arrivait ? Ou même si son implant ne parvenait plus à différencier le rêve de la réalité ? Si elle cauchemardait et qu'elle en mourait ? Se mordant les ongles, cette pensée la hanta, avant que la prise sur son épaule ne devienne plus importante. Tournant la tête, elle regarda sa collègue, se contentant de la regarder sourire, sans dire un mot.

Kate, une jeune femme exceptionnelle, que beaucoup critiquaient, sans doute pour combler leur peur, cette femme effrayait bien plus que l'assassin après tout. C'était curieux, White Lady était un assassin redoutable, impitoyable, pourtant, elle n'était qu'une amatrice dans le jeu de terreur que se livrait Batwoman. La mise en scène avait toute son importance et malgré ses armures bien particulières, l'albinos n'était pas dans le théâtral. Elle soignait ses entrées, on le lui faisait souvent remarquer, mais rien de comparable avec la famille terrible des "Batquelquechose". Lors de son entrée dans le DEO, la rouquine avait posé rapidement problème, elle chassait des criminels et Karen en était carrément une. Une relation conflictuelle s'était rapidement instaurée, les deux étant incapable de se faire confiance, la tension grandissant en permanence, ayant même eu quelques combats mémorables. Naturellement, l'assassin avait à chaque fois perdu, Kate excellait au corps à corps et savait neutraliser en quelques instants, elle, ne savait que se battre pour tuer et ce n'était pas son but. Dans le même temps, sa fragilité empêchait carrément tout affrontement sur la durée, donc c'était peine perdue.

Karen se souvenait d'une mission bien particulière, Bones avait ordonné l'extraction d'une cible prioritaire, qui s'avérait être un dangereux marchand d'armes, particulièrement connu dans l'industrie du genre et étant un fervent partisan des enfants soldats dans la plupart des guerres au Moyen Orient et en Afrique. Le directeur sachant cela, l'albinos n'avait pas eu l'information, Bones craignant ses réactions. Il faut croire qu'il la connaissait bien, elle l'avait abattu sur place, Kate l'ayant plaquée contre le mur absolument furieuse.

"Qui est la véritable salope ? Celle qui abat un connard ou celle qui le sauve ?"

Voila la phrase que l'assassin avait lancé sur le moment, dans le plus grand des calmes, ce qui avait particulièrement fait douter sa collègue. Heureusement, le connard en question était un amélioré et possédait un implant mémoriel. Elle l'avait extrait et ainsi accompli la mission de manière...détournée dirons nous. La justicière n'avait pas dit un mot de tout le voyage du retour, c'est lors de leur arrivée dans le bureau de Bones qu'elle avait enfin ouvert la bouche. A la grande surprise de l'assassin, elle s'était contentée de dire que la mission avait été accomplie, sans rien ajouter. En rentrant déposer son armure dans ses quartiers privés, Karen avait vu une fois de plus sa collègue, pensant qu'elle allait clairement prendre quelques bleus comme d'habitude. Elle avait placé son bras sous sa gorge, incapable de se défendre, la plaquant une fois de plus contre le mur. Bien qu'effrayée au début, l'albinos ne pouvait trouver le vert de ses yeux absolument magnifique, fascinée par ces derniers, bien que la colère composait totalement son regard, du moins, sur le moment.

"J'ai fait une connerie en te laissant t'en tirer...et je me prépare à en faire une autre"

Juste après cette phrase, déclencheur de toute une série d'événements. La tension entre les deux devint plus importante et se régla de manière plutôt agréable, les deux ayant les même goûts à vrai dire. Ce ne fut qu'une nuit particulièrement agitée, mais après s'être défoulées de manière convenable, les deux sentirent le besoin de raconter leurs vies et ainsi parler de leurs choix. Bien qu'elles avaient toutes deux une vision totalement opposées, elles pouvaient se comprendre. Malgré l'excellente soirée et le lien qui commença à se créer, elles ne finirent ni ensemble, ni amantes, trop de choses les opposaient, puis Kate avaient d'autres personnes en tête en vérité. Néanmoins, la rousse devint très rapidement sa confidente, ayant été la première à voir la femme sous le masque, terrorisée dés que cela touchait à Hydra. Derrière sa haine, sa rancœur et son envie de vengeance, elle était tellement affectée qu'elle n'arrivait même pas à viser correctement leurs agents les plus haut placés, à moins que ce ne soit qu'une protection de plus. Elle lui parla de sa peur d'être contrôlée à nouveau, des cauchemars qu'elle faisait et de sa "sécurité" implantée. Depuis, Kate l'aidait silencieusement ou de manière plus efficace, s'assurant toujours qu'elle soit en parfaite condition. Elle faisait les missions où Hydra était impliquée à sa place, tout en s'assurant de briser plus d'os que d'habitude, histoire de laisser un message assez clair. Et comme pour cette fois, elle l'aidait à récupérer de ses cauchemars, sans rien dire, Karen n'avait pas besoin de conseils, juste d'une présence.

- Sinon, j'ai appris que tu t'étais enfin maquée ?

Semblant comme avoir un bug, la jeune femme finit par sourire, lui jetant le paquet de mouchoirs dont elle se servait pour essuyer sa sueur. Sa collègue l'attrapa au vol en ricanant, avant de lui donner un petit coup de poing dans l'épaule.

- Les nouvelles vont vite...Bones sait pas tenir sa langue ?

- En fait c'est Diana, mais elle a aussi dit qu'elle pouvait pas dire qui, ce qu'elle faisait, sinon on risquait d'avoir un viseur laser entre les deux yeux.

Karen ricana, sortant ses pistolets, vérifiant leurs munitions, faisant de même avec son sniper, sachant que les deux femmes arriveraient bientôt.

- Comme si j'avais besoin d'un viseur, sérieusement...

Kate afficha un large sourire, sachant parfaitement les capacités des yeux de l'albinos. Elle tentant tout de même d'insister, visiblement curieuse, voulant grappiller au maximum des informations, bien qu'elle savait parfaitement que sa collègue ne dirait absolument rien. Autant pour la protection de sa chère et tendre, mais également car elle ne supportait pas de parler de sa vie privée.

- Elle est comment ?

- A tomber, maintenant prépare toi, on arrive.

- Très chère, je suis toujours prête.


Sautant du quinjet, enfilant son masque en chute libre, Batwoman fit une entrée fracassante, neutralisant très rapidement les premiers sbires, en silence. Prenant position sur la rampe de l'appareil, White Lady commença à allumer silencieusement les autres, couvrant dans l'obscurité la plus totale la chauve-souris. Ce n'était qu'une formalité, leurs missions habituelles étaient bien plus difficile, mais l'objectif de la mission était tout autre que de frapper ou tuer des petites frappes du genre. le SHIELD était sur le coup et ils devaient les prendre de vitesse, d'où la rapidité de "Baty" et de la couverture de sniper. Ajustant la puissance de son arme, changeant de munitions, Karen tira à l'intérieur du bâtiment, ses balles traversant les murs, détruisant les protections les plus efficaces. Il n'y avait pas à dire, les munitions antichars du DEO étaient redoutables.

- On est très loin de pouvoir passer les armures Stark avec ces munitions tout de même.

- On l'affronte pas, je place le connecteur, à toi de jouer "femme fatale".

- Tsss.


Le DEO avait créé un dispositif spécialement pour Karen, créant un lien avec ses implants, permettant à distance d'effectuer un piratage, que ce soit par ses facultés ou en connectant Ultron. Dans ce cas précis, c'était naturellement la deuxième option. Quel comble, c'était justement à cause de l'intelligence artificielle qu'elles avaient dû réagir. Enfin, ça et ce qui s'était passé au Wakanda, naturellement. Parlant d'à quel point cette tâche était ingrate pour un être aussi supérieur, Ultron finit par déverrouiller la chambre forte, désactiver les communications, ainsi que la sécurité et fermer tous les accès. Karen attrapa un sac, puis sauta avec un câble, avant d’atterrir sans autre avec sa combinaison tactique sur le toit. Posant quelques explosifs, elle recula, attendit que tout soit clean, puis sortit un gant qu'elle enfila avec précaution.

- Attention là dessous.

Posant sa main sur la surface métallique, cette dernière fondit avec une vitesse stupéfiante, avant de retirer le gant et de le ranger dans sa protection. Faisant un signe de main à sa collègue, elle lui lança le sac, avant de la rejoindre. Posant ses mains sur les coffres électroniques, elle les ouvrit en un instant, dévoilant leur précieux contenu, du vibranium. C'était tout ce qui restait des stocks de Klaw et au vu de sa mort soudaine lors de l'épisode Wakandais, autant se bouger rapidement. Le SHIELD comptait bien entendu mettre la main là dessus et T'Challa risquait d'intervenir.

- Bon, on se grouille, arrivée prévue du SHIELD dans 10 minutes et je ne suis pas spécialement chaude pour affronter une panthère énervée...

- Je sais pas, on ferait pas mieux de leur rendre ? ça leur appartient après tout.

- On discutera de tout ça avec le boss, je ne veux pas que le SHIELD mette la main là dessus !

- On est d'accord.


Mettant le précieux métal dans le sac, les deux femmes firent quelques voyages à ce dernier, puis filèrent avec le quinjet. La rampe fut rentrée, l'appareil utilisa son mode furtif, puis fila à toute vitesse. Avant que Karen ne sorte un détonateur de sa poche, histoire de laisser une petite surprise au SHIELD. Appuyant sur le bouton, le hangar explosa, affichant un large sourire sur ses lèvres. Ils ne trouveraient qu'un tas de décombres fumant, sans la moindre explication.



Washington, QG du DEO

A peine rentrées, leur cargaison fut immédiatement mise dans des containers spéciaux et envoyées par un autre quinjet, tout droit direction le Wakanda. Bones n'avait pas traîné et n'avait visiblement même pas pris un seul échantillon. Lors de leur entretien dans son bureau, il expliqua simplement avoir fait le nécessaire, préférant ne pas se mettre à dos une puissance comme ce pays qui venait enfin d'émerger. Au contraire, autant marquer des points, surtout que malgré son immense technologie, ils ne maîtrisaient pas spécialement le vibranium du Wakanda. Celui d'Antarctique était plus accessible et beaucoup plus intéressant, permettant également de contrer cette technologie nouvelle. Un appel passé au dernier moment, une indication que le SHIELD allait s'en emparer et T'Challa tomberait sur des containers remplis de son vibranium volé. Kate s'en alla, direction Gotham, n'ayant plus rien à faire ici, tandis que Karen resta à la demande de Bones.

- Je sais qu'on avait prévu une autre mission pour demain, mais je vais plutôt te laisser ta journée. J'ai même une récompense très spéciale. Tu dois retrouver ta hackeuse à LA non ?

Karen serra les dents, posant son pistolet sur le bureau, un geste simple, mais très lourd de sens.

- Vous la suivez toujours ? Sérieusement ?!

- Pour sa propre sécurité, on ne peut pas savoir si Hydra a vraiment mordu à l'hameçon et je ne vais pas croire les paroles d'une des têtes de l'organisation la plus menteuse qui soit. Ensuite, tous nos agents sont surveillés, leurs proches aussi, c'est dans le règlement. Après, rien ne t'empêche de contourner notre surveillance, comme tu sais si bien le faire. Bref, il y a un restaurant assez classe dans la ville des anges, très prisé par de nombreux couples, je me suis arrangé pour que tu ais des places. Hey ! Me regarde pas comme ça, j'ai juste fait jouer mes relations, je n'ai tué personne !

Suspicieuse, la jeune femme observa la "tête d'os" en haussant les sourcils, elle n'aimait pas qu'on lui force la main et pour elle, cela sonnait clairement comme un moyen de la surveiller. Ayant visiblement compris ce dilemme, le directeur soupira, tapotant son bureau, avant de s'allumer un cigare.

- Je te promets que tu ne seras pas surveillée ce soir là, ça va pour toi ?

Reprenant son arme, l'albinos afficha un large sourire, devenant très rapidement sadique.

- Ultron ? Si un seul gratte papier nous surveille pour ce sac d'os, je veux le savoir. Oh et si c'est le cas, fait exploser son ordi tu veux bien ?

La voix de l'IA retentit dans la pièce, avec un léger ricannement, ce genre de petite tâche le rendant particulièrement joyeux. Si il ne supportait pas le travail ingrat, il adorait remettre à leur place ces créatures insignifiantes qui se sentaient supérieures aux autres. Comment pouvait on penser à un seul instant que ces tas de chair faiblards pouvaient être au dessus de lui même ou de son opératrice avec ce tel niveau de potentiel ? C'était ridicule...

- Avec plaisir "opératrice", avec plaisir.

Soupirant, le directeur du DEO observa son agent avec un air dépité. Enfin, elle ne pouvait pas vraiment le voir, vu qu'il n'était qu'en ossements, mais bon, avec du maquillage rendant son corps visible, il aurait l'air dépité !

- Quelle bonne idée de t'avoir lié à cette IA meurtrière...Mais ne t'en fais pas, personne ne te surveillera...en plus ce matos coûte une fortune...

- Merci boss, c'est pas mal comme paiement !



Los Angeles, un jour plus tard.

Dire qu'il y a deux jours, elle déprimait de ne pas voir sa chère et tendre. Elle ignorait comment Bones avait appris pour elle, surtout qu'il ne pouvait pas accéder à ses conversations téléphoniques à cause de ses implants, mais bon, c'était une sacrée surprise. Pour l'occasion, elle s'était naturellement préparée, ayant particulièrement envie de marquer des points ou simplement de voir ce regard dont elle ne se lassait absolument pas. Cela faisait quelques temps qu'elle avait commandée une voiture bien particulière, si elle adorait la moto, elle se devait également de posséder ce genre de véhicule, qui, comme elle, se devait d'être à la pointe de la technologie. Il ne lui avait fallu que quelques instants pour obtenir l'heure de fermeture de la bibliothèque de l'université, sachant parfaitement que sa belle ne sortirait jamais avant cette heure précise. Toute personne peut être prévisible, mais bon, c'était bien la seule chose qu'elle était capable de prévoir chez elle, ça et le fait qu'elle semblait être dans un petit nuage dés qu'elle gouttait à ses lèvres, mais elle appréciait particulièrement ce côté là.

Utilisant sa fameuse phrase, elle afficha un large sourire en voyant la réaction de sa hackeuse, elle en venait presque à plaindre les types pleins aux as qui tenteraient de la draguer. Sans plus attendre, elle sortit du véhicule et vint offrir ses lèvres à sa chère et tendre. Chaque baiser, chaque étreinte étaient d'une importance capitale pour elle, sa profession étant très dangereuse, elle pouvait mourir à tout moment, bien que peu pouvaient rivaliser avec elle ou la dépasser. Elle vivait chaque jour comme le dernier, ce qui créait une intensité toute particulière dans ses interactions avec Nel'. Peut être qu'un jour, elle arriverait à ne plus penser comme cela, mais pour le moment, ce n'était pas possible. Mettant fin à ce baiser si délicieux, Karen observa avec un malin plaisir sa compagne, qui ne tarda pas à la questionner, comme à son habitude.

Bien qu'elle restait très vague, par soucis de lui éviter quelques détails sanglant ou la mettant en danger, l'albinos avait prit pour habitude de parler de son métier comme d'une profession classique. Elle avait donc fini tout cela plus tôt, comme n'importe quelle activité professionnelle après tout. Incapable de se retenir, elle lui demanda si elle lui avait manquée, ce qui déclencha une phrase pleine d'humour dont elle raffolait de la part de la belle hackeuse. Elle lui expliqua finalement qu'elle l'emmenait dîner, ne se lassant pas de la voir ainsi réagir sur sa tenue spécialement choisie pour elle, avant de remarquer les traces sur son t-shirt. Nelkhael avait un don, sa journée la plus banale était toujours ponctuée par un événement, souvent illogique, drôle ou absolument invraisemblable. Avec le temps, elle avait cessé de demander des explications, ne voulant pas être envahissante. Soupirant, elle lui montra le coin passager de la voiture, où se trouvait toute une installation de maquillage, ayant prévu le coup, ainsi que le premier cadeau qu'elle voulait lui faire, en plus de sa présence. Une tenue plus adaptée dirons nous, bien que n'ayant pas prévu le coup du mascara, elle savait parfaitement que Nel' n'aimait pas aller dans des endroits chics...en tenue classique. Depuis qu'elles étaient ensemble, un peu plus d'une semaine donc,  dés qu'elle trouvait quelque chose que sa belle aimerait, Karen lui achetait. Au début, naturellement, la jeune femme avait eu un peu de peine avec ce principe. L'assassin avait simplement répliqué que l'argent ne servait qu'à survivre et à faire plaisir, dans ce cas précis, elle voulait lui faire plaisir, "de nombreuses façons".

Le charme faisait partie intégrante de la vie de Karen, son côté femme fatale devant s'infiltrer dans tous les milieux. Naturellement, avec Nel', c'était encore plus prononcé, surtout avec elle. Chaque moment était une affaire de séduction, rien n'était acquis, pour la belle albinos, elle se devait de lui plaire à chaque instant. C'était pourquoi elle s'habillait toujours de manière différente, bien qu'aimant attirer son regard, faisait de lourds sous entendus, s'assurait de toujours la faire réagir et ne cachait absolument pas son regard, ni ses émotions. L'observant à l'arrière de sa voiture, les pixels de ses yeux s'allumèrent, puis revinrent à leur état normal, signe de forte activité émotionnelle, bien qu'ils pouvaient devenir encore plus fous par moments.

Le trajet commença, ponctué de nombreuses phrases humoristiques, avant d'indiquer que la seule information qu'elle aurait sur leur destination serait une surprise, le tout dans un air enjoué. Peu après, elle afficha un sourire satisfait sur les performances de la voiture, qui faisait très peu de bruits, ayant le même moteur silencieux que celles du DEO.

- Et comme je commence à te connaître darling, non ce n'est pas la voiture de "tête d'os". C'est la mienne, bien qu'elle soit toute neuve. Et comme elle est comme sa propriétaire, elle est améliorée et pleine de surprises.

Ayant la radio allumée, les informations parlèrent de l'intervention de T'challa, parlant de justice et annonçant que le vol qu'avait subit son peuple il y a des années avait été enfin réparé. Affichant un large sourire, ayant une certaine fierté, la belle remarqua un certain amusement chez sa compagne à l'arrière.

- Quoi ?

- Non rien.


Nel'...Inutile de lui dire quoi que ce soit, elle semblait déjà avoir compris, c'était encore une chose qu'elle appréciait chez elle, cet intellect si particulier, qu'elle trouvait si rare chez la plupart des gens. Rapidement, elles arrivèrent au fameux restaurant, arrêtant la voiture et ouvrant la portière de sa chère et tendre. Haussant les sourcils, cette dernière ne semblait pas vraiment bien. Soit elle était mal à l'aise, soit il y avait autre chose. Lui parlant avec inquiétude, Karen semblait avoir peur d'avoir fait une gaffe...

- Tout va bien ? J'ai fait quelque chose de travers ?...

La hackeuse se rattrapa très rapidement, sachant la peur phobique de sa belle de ne pas faire les choses comme il faut, vu que peu habituée aux relations humaines et voulant être "bien" pour elle. Remarquant très rapidement l'air affolé de l'assassin, lui attrapant la main, ce qui la calma très rapidement. Autant elle semblait sûre d'elle à chaque moment, autant cette crainte prenait très rapidement des proportions titanesques. C'était touchant, cela montrait autant son assurance que sa fragilité, après tout, elle devait apprendre à vivre...petit à petit.

- Non non, ne t'en fais pas ! C'est juste que...c'est le restaurant le plus chic de Los Angeles !

Souriant, Karen fut rassurée, calmant le tremblement dans sa main, allant jusqu'à la réception, admirative de l'architecture même du bâtiment. S'adressant à l'employé, elle indiqua qu'elle avait réservée, avant de le voir observer Nel' d'une manière particulière. Ce n'était pas vraiment comme si il la matait, c'était plutôt une sorte de surprise, puis comme si il essayait de rattraper le coup. Haussant les sourcils, Karen préféra ne pas insister. Se contentant de répondre à la question du jeune homme, sous quel nom elle avait réservée leur table. Observant Nel, elle afficha un regard tendre, faisant par cette simple réponse, un acte de confiance assez énorme.

- Losiri, Karen Losiri.
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Nelkhael
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MessageSujet: Re: I'm not dead. Let's have dinner.   I'm not dead. Let's have dinner. Icon_minitimeJeu 6 Sep - 4:36




La première pensée de Nel en voyant l’enseigne du restaurant briller à travers la nuit californienne fut : Nice design, bro.

La seconde fut : Oh shit. Oh fu-…. accompagnée de diverses variations des quelques centaines d’injures qu’elle connaissait - la plupart dans des langues étrangères.

Le sourire charmeur et ravi que Karen lui adressa fit sursauter son coeur dans sa poitrine, mélange de joie de l’avoir à ses côtés et de panique face à la situation présente.
Sa bouche s’emplit d’un arrière-goût amère, et elle parvint à esquisser un sourire en retour, qui dû plus ressembler à une grimace qu’à une expression de bonheur infini …

Inspire, Nel. Tout va bien se passer. Quel jour on est ? Jeudi. C’est bien, jeudi, non ? C’est son jour de congé, pas vrai ? … Non bien sûr que ce n’est pas vrai, il ne prend jamais de jours de congés !

Sa main devenue légèrement froide enveloppée dans celle, plus grande et définitivement chaude, de Karen, elle suivit la jeune femme à travers la foule formée devant le restaurant dont l’enseigne multicolore semblait crier son titre amusant : « À l'hermine qui danse ».

Come on brain, think! Comment on va se sortir de là ?!

« Tout va bien ? J'ai fait quelque chose de travers ? » fit une voix inquiète devant elle.

Nel releva brusquement les yeux pour les plonger dans ceux de sa compagne. La peur qu’elle y vit la fit redescendre sur terre.

« Non non, ne t'en fais pas ! C'est juste que … C'est le restaurant le plus chic de Los Angeles ! »

Voyant sa belle rassurée, Nel inspira profondément pour se calmer. Si elle faisait comme si tout allait bien, elles pourraient passer un très bon moment ensembles, manger divinement bien, et repartir sans que le chef ne sorte de son antre. Mais oui, tout va bien se passer.

Sitôt la somptueuse double-porte d’entrée passée, l’intérieur du restaurant se dévoila familièrement à ses yeux. Là où les murs étaient recouverts de briques rouge-orangées lui donnant un air rétro authentique, le reste des installations - tables, chaises, luminaires - étaient d’un style beaucoup plus moderne et chic.
En plus de la qualité de la restauration, c’était cette ambiance combinée d’ancien et de nouveau qui donnait son charme - et sa renommée - à cet établissement.

Alors que Karen s’approchait du pupitre avec élégance et confiance, le jeune serveur leva les yeux vers elle, un instant aussi éblouit par son charme que Nel pouvait l’être chaque jour, avant que son regard ne se pose sur Nel.

Oh merde. Daryl.

La jeune hackeuse écarquilla les yeux et, de panique, fit un rapide mouvement de la tête indiquant au serveur de ne pas réagir. Daryl plissa les yeux, surpris, et Nelkhael pria un instant que sa mutation ne se transforme en un don télépathique.

Ignore-moi, ignore-moi, ignore-moi ...

Confus, le jeune homme sourit poliment à Karen, indiquant au couple de le suivre vers leur table.

J’aurais dû me déguiser.

« Tu es sûre que ça va ? »

S’asseyant face à la mercenaire, Nel expira un grand coup, avant de se redresser et de prendre tendrement la main de l’autre jeune femme entre les siennes.

« Ca va, je t’assure. Disons que je suis un peu mal à l’aise d’être à visage découvert dans un environnement aussi chic. » Nul doute que Karen pouvait comprendre son inquiétude, même si elle n’en connaissait pas la cause profonde. « Je ne suis même pas suffisamment habillée pour l’occasion ! » tenta la hackeuse avec une touche d’humour, pour détendre l'atmosphère.

Son commentaire fonctionna à merveilles : les yeux de Karen se plissèrent en un regard joueur et séducteur, et son petit commentaire sur ses formes et sa tenue grandement appréciées par la mercenaire ne manqua pas de faire rougir Nelkhael.

Daryl revint avec des menus, une carafe d’eau ainsi qu’une petite panière de pain (habitude culinaire que le chef avait ramené de sa formation en France). Il annonça poliment et avec brio les plats du jour, y ajoutant sa petite recommandation personnelle pour le dessert du jour qui fit saliver Nel d’avance.

Alors que Karen baissait les yeux sur le menu, Daryl se plaça adroitement quelques pas dans son dos, avant de lancer un nouveau regard interrogateur à la hackeuse. Ses lèvres articulaient quelque chose.

« Qu’est-ce que » … « Qu’est-ce que » quoi ? « Qu’est-ce qu’il se passe ? » Oh, dammit Daryl!

Ne souhaitant pas alarmer sa compagne, Nel se contenta d’adresser au tout nouvel employé un regard contrarié, fronçant les sourcils exagérément et tentant par des mouvements d’yeux de lui faire comprendre qu’il lui fallait retourner sagement à son travail et laisser les jeunes femmes en plein dîner romantique apprécier simplement et sans interférence leur rendez-vous galant.

Bien évidemment, son message ne passa qu’à moitié.
Il lui faudrait s’entraîner à la télépathie. Etait-ce seulement une capacité qui pouvait s’apprendre ? Il lui faudrait demander au professeur Xavier. Si elle le rencontrait. Un jour. De préférence pas trop tard, si elle voulait survivre avec une espionne/assassin comme petite-amie tout en gardant secrète sa vie privée.

« Il y a un problème avec le serveur ? »

« Quoi? Pardon, non, rien du tout. Je repensais juste à la journée que j’ai eu. » Peut-être qu’en l’ignorant, Daryl comprendrait mieux le message … Nel sourit de toutes ses dents à sa compagne, avant de se lancer : « Je t’ai raconté le coup du mascara sur mon t-shirt ? C’est assez touchant, à vrai dire. J’étais dans la biblio’ à me mêler de mes affaires et- … »

Plusieurs minutes et quelques grands gestes des mains plus tard - et certaines catastrophes habilement évitées par Karen qui avait re-déplacé la carafe d’eau trois fois avant qu’elle ne manque d’être renversée par l’enthousiasme de Nel - Daryl revint pour prendre leurs commandes.
Ayant apparemment compris le message, le jeune serveur nota avec un sourire professionnel leurs choix, ne s’attardant pas plus que nécessaire sur Nel.

L’esprit taquin et provocateur de Karen et l’humour habituel de Nelkhael rendirent le repas aussi agréable que délicieux. Les cuisiniers étaient, une fois de plus, particulièrement compétents. Il lui faudrait le leur dire la prochaine fois.

Mais bien entendu - et comme d’habitude - son plan ne se déroula pas comme prévu.
Avant même que le couple ait eu le temps de commander leur dessert, une voix forte et mélodieuse retentit soudain depuis le fond de la salle : « ¡Aquí está mi pequeña cariña! »

« Oooh crap, » ne pu s’empêcher Melinda, s’attirant un regard surprit de la part de Karen.

Mais malgré sa splendide robe et son maquillage impeccable, Nel de prêtait déjà plus attention à la mercenaire.
Son regard terrifié était fixé sur la petite dame bronzée, au physique fin et harmonieux et au ventre arrondi par une évidente grossesse qui avançait vers leur table d’un pas décidé, les bras grands ouverts.
Elle tenta vainement de s’enfoncer sous la table en se laissant glisser sur sa chaise.

« ¡Ha pasado mucho tiempo desde que te vi! Dónde estabas ? ¿Por qué no viniste a saludarme? » continua la femme enceinte en arrivant jusqu’à leur table, les mains sur les hanches et le regard dur comme seules les mama mexicaines pouvaient le faire.

« M-Marcela … » supplia Melinda, redevenue petite fille face à sa belle-soeur.

« Ven, ¡levántate y dame un abrazo! »

Lançant un regard contrit, désolé et apeuré à Karen, Melinda se leva sur des jambes tremblantes, ajustant sa robe et entourant la petite dame de ses bras minces. Marcela la serra fort dans ses bras, avant de la lâcher et de lui offrir un sourire radieux. Elle lui prit le visage entre les mains, semblant inspecter quelque chose, avant de se retourner.

« Gabriel! Ven a ver quién está aquí! » hurla-t-elle alors que Melinda sursautait - à moitié de surprise, et à moitié de douleur pour ses pauvres tympans.

« Que? ¡Estoy cocinando! » répondit une voix masculine étouffée.

Le visage ainsi bloqué par la petite dame, il lui était impossible de voir l’expression de Karen. Une vague de terreur l’envahit, car elle sû immédiatement quelle allait être la prochaine parole de sa belle-soeur. Si jamais Karen l’apprenait …

« ¡Es Melinda! » cria la jeune femme vers l’arrière du restaurant, faisant se retourner plusieurs clients, son accent hispanique transformant le véritable nom de Nelkhael en une charmante mélodie.

Melinda ferma douloureusement les yeux, alors qu’une chape de plomb semblait lui tomber sur les épaules et que son coeur se serrait d’anxiété.

Un grand fracas retentit du côté des cuisines, puis un homme aux boucles d’or et au regard d’ambre, la tunique de cuisinier légèrement tâchée par plusieurs éclaboussures de sauces aux diverses couleurs, déboula dans la salle principale du restaurant.

« Mel ? … MEL! »

L’homme se précipita vers les deux petites femmes, et souleva la plus jeune dans ses bras en éclatant de rire.

« Sale petite friponne !! C’est déjà les vacances ?? T’es là depuis lundi, avoue ! Et c’est que maintenant que tu viens nous voir ! Il a fallu que le staff te reconnaisse pour qu’on sache que tu étais là ! »

Melinda lança un regard incendiaire à Daryl qui se tenait debout près de l’entrée du restaurant, un menu encore tendu vers un client et le regard fixé sur la famille réunie.

« Daryl sale traitre, » murmura-t-elle.

« ¿Por qué acusas a Daryl? ¡Es Anabella quien te reconoció! » fit Marcela d’une voix forte en lui tapant l’épaule pour la réprimander.

Anabella, serveuse au restaurant depuis près de cinq ans, lui adressa un petit geste de la main et un sourire ravi du fond de la salle. La peste.

« Deja de hablar español, mi amor. Melindanita tiene compañía. » annonça alors Gabriel en se tournant vers Karen avec un sourire charmeur.

« Toutes mes excuses pour cette démonstration excessive de sentiments. Bienvenue À l'hermine qui danse ! Je suis Gabriel, le propriétaire et pâtissier, et voici ma femme, Marcela, notre cuisinière. J’espère que vous avez apprécié le repas. C’est bien la première fois que notre petite Melinda vient accompagnée ! Je suis ravi de rencontrer une amie de ma petite soeur, » dit-il avec une petite révérence et une main tendue.

Shit, fut la dernière pensée de Melinda.

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